Projections des effets du changement climatique sur l’activité des feux de forêt au 21ème siècle

Projections des effets du changement climatique sur l’activité des feux de forêt au 21ème siècle

Le changement climatique induit une augmentation du danger météorologique d’incendie de forêt en France.

Qui : 

INRAE  

Date de fin de projet 

2023

Responsables scientifiques

François Pimont (1), Jean-Luc Dupuy (1), Julien Ruffault (1), Eric Rigolot (1),
Thomas Opitz (2), Juliette Legrand (2), Renaud Barbero (3)
(1) INRAE URFM, Avignon
(2) INRAE BIOSP, Avignon
(3) INRAE RECOVER, Aix-en-Provence

Description du projet : 

Contribution technique à la mission d’expertise conjointe sur l’extension des zones à risque d’incendie de forêt et de végétation à échéance du milieu et fin du siècle dans le contexte du changement climatique.
convention MAA-INRAE du 9 mai 2022, n°G 03 / 2022
Rapport disponible hal-04149936

Objectifs :

Estimer l'extension des zones à risque d'incendie pour des feux supérieurs à 20ha, pour la France avec une résolution fine (8km) suivant différents scénarios de changement climatique

Région géographique :

France

Méthodologie :

Cette étude est basée sur les projections climatiques réalisées à partir des données DRIAS-2020 de Météo-France et d’un modèle d’activité des feux > 20 ha, développé par INRAE et l’ONF dans le cadre de travaux pour la Direction Générale de la Prévention des Risques du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires.   
L’occurrence est déterminée à partir d’un modèle probabiliste qui estime les nombres de feux estivaux annuels en fonction d’une métrique du danger incendie calculée à partir de l’IFM (Indice Feu Meteo https://www.drias-climat.fr/accompagnement/sections/189)  et de la sensibilité brute de la végétation, cartographiée par l’ONF. Ce modèle peut être vu comme une version simplifiée des modèles Firelihood ((Pimont et al. 2021) prédisant uniquement le nombre de feux saisonnier > 20 ha. 
Le modèle « France entière » a été ajusté à partir d’une base de données mixtes couvrant la période 2008-2020 et combinant bases de données nationales et régionales, et les contours issus de données satellitaires réanalysées. Il inclut un effet spatio-temporel qui permet de prendre en compte le fait, qu’à IFM  et sensibilité brute égales, les activités de feux ne sont pas homogènes à l’échelle du territoire national, en raison de différences régionales dans les activités humaines, qui déterminent la plupart des éclosions, la prévention et la lutte et affectent la structure du paysage.
Une des difficultés principales pour une extension « France entière » de l’approche Firelihood tient au fait qu’il n’existe pas de données nationales, recensant les feux, leurs dates, leurs tailles et leurs positions de manière fiable et systématique sur une période longue. INRAE et l’ONF ont constitué une base des feux estivaux (fin mai-début novembre) > 20 ha, la plus homogène possible, en réunissant la BDIFF, la base du GIP ATGeRi, la base Prométhée, ainsi que différents contours de feux > 20 ha (comprenant au moins 10 ha de forêts ou landes), reconstruits par l’ONF à partir de différentes sources de données dont des produits satellitaires (bases de données EFFIS, FRY39, Globfire40). Des travaux de comparaison des données EFFIS aux bases de données nationales là où celles-ci sont fiables ont également permis d’estimer le taux de sous-détection des feux hors zones Sud-Est et Sud-Ouest, ce qui a permis de le corriger dans l’estimation du modèle. Au total, nous disposons de 35 feux en zone Sud-Ouest (en incluant les Pyrénées-Atlantiques) selon le GIP ATGeRI, 325 dans les quinze départements de la zone Sud-Est selon Prométhée et 59 feux en dehors de ces deux zones (Annexe D, Fig. D1), pour lesquels on dispose d’une estimation du taux de sous-détection.

La probabilité d’occurrence des feux > 20 ha est estimée pour l’ensemble de la saison estivale et sur une grille de 8 km de côté, en fonction :
o Du danger météorologique saisonnier, estimé à partir de l'IFM quotidien calculé sur la période 2001-2020, grâce à la réanalyse climatique SAFRAN ;
o De la sensibilité brute de la végétation au feu, cartographiée par l’ONF à la demande du MASA sur l’ensemble de l’hexagone et en Corse en 2021 et mise à jour en janvier 2023 ;
o D’autres facteurs non explicites (suppression des feux, usages, etc) sont pris en compte à travers des modèles spatio-temporels permettant de quantifier et prendre en compte des différences interrégionales.

 

 

Bibliographie :

François Pimont, Jean-Luc Dupuy, Julien Ruffault, Eric Rigolot, Thomas Opitz, et al.. Projections des effets du changement climatique sur l’activité des feux de forêt au 21ème siècle : Rapport final. INRAE. 2023. ⟨hal-04149936⟩

Pimont F, Fargeon H, Opitz T, Ruffault J, Barbero R, Martin-Stpaul N, Rigolot E, Riviere M, Dupuy J-L (2021) Prediction of regional wildfire activity in the probabilistic Bayesian framework of Firelihood. Ecological Applications 31, 24.

Voir aussi

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